samedi 18 février 2017

Chacun pour soi


Des fois, il y a des attitudes qui me sidèrent. A croire qu'on ne vit pas tous dans le même monde.

Mercredi dernier par exemple : pendant que Grande Chouette était à son activité, Petite Chouette et moi sommes allées dans un square. On y a retrouvé une des ses copines de classe, accompagnée de sa grande soeur et de sa maman. Les enfants jouaient sur le tourniquet, dans le petit train en bois, et puis elles sont parties un peu plus loin en courant, à une trentaine de mètres.

L'autre maman et moi discutions orthophoniste, et par miracle, je venais de trouver dans mon téléphone les coordonnées de celle qui s'est occupée de Petite Chouette (si vous avez besoin, demandez-moi, elle est vraiment top).

Un petit coup d'oeil au loin, Petite Chouette et ses copines s'amusent tranquillement. Le temps de déchiffrer le numéro pour le donner à la maman, et c'est la grande soeur qui arrive en criant : " Venez vite, Petite Chouette s'est fait mal ! "

On n'entend aucun cri, ce qui n'est pas fait pour me rassurer, et je marche aussi vite que mon dos me le permet. J'arrive à la structure de jeu, et je vois Petite Chouette assise par terre, en larmes, en train de se frotter la jambe. J'aperçois aussi du coin de l'oeil deux mamans avachies sur un banc, à deux mètres de nous. Je m'occupe de Petite Chouette : rien de cassé, pas une égratignure, surement plus de peur qu'autre chose. Je l'aide à se relever, et, c'est plus fort que moi, mais je ne peux pas résister.

Je lance gentiment aux deux larves vautrées sur le banc :

" Vous auriez pu venir la voir. "

" Ah non, c'est personnel. "

Pardon ? J'ai du mal entendre. Un enfant tombe devant elle, se met à pleurer, et elles n'ont pas le réflexe de se lever ? Je rêve là !

" Comment ça c'est personnel ? Vous n'avez pas bougé ? "

" On a dit à l'autre petite d'aller chercher sa maman. "

" Et vous vous restez assises à la regarder pleurer ? "

" Oh, mais c'était pas grave ! "

" Mais on s'en fiche ! C'est une question de solidarité ! "

Je vous passe les insultes qu'elles ont commencé à me sortir. Apparemment, je les dérangeais beaucoup avec mes réflexions. Je leur ait fait remarquer que ce n'était pas la peine d'être agressives, ce à quoi elles ont répondu que c'était moi qui les agressait (ben tiens).

J'ai pris Petite Chouette par la main, et je les ai plantées là sur leur banc moisi, en leur assénant que ce n'était pas étonnant que le monde aille si mal, et que ce n'était pas près de s'arranger.
Je crois qu'elles m'ont pris pour une folle.

Toute ressemblance avec des personnes existant...

Heureusement, la maman des copines avait tout vu et on a pu parler, ce qui m'a évité de ressasser ça tout le restant de la journée. Elle était aussi choquée que moi, et on a échangé nos expériences sur le manque d'humanité de certains de nos concitoyens (Non mais des mamans ! Quand même ! ) :

  • les gens qui te coupent la route en voiture alors que tu es en train de traverser sur un passage piétons avec tes enfants ;
  • le petit garçon de cinq ans, un gros pain dans les bras, qui essaie d'ouvrir la lourde porte de la boulangerie. Il a du mal, hein, visiblement il ne va pas y arriver, mais personne ne l'aide.

Et ça, ça n'est que pour mercredi dernier ! Mais il y en a tous les jours des exemples pourris comme ça.

Moi je dis qu'une société ou les adultes ne se sentent plus responsables des enfants, de TOUS les enfants et pas seulement des leurs, elle va mal.

Ca n'est plus de l'égoïsme ou de l'indifférence. C'est du suicide collectif !



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